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Commentaire de Ignacio González Planas, ministre cubain de l'Informatique et des Communications (MIC), à Juventud Rebelde - 18 janvier 2004 (Ça fait un bail !)

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Cuba compte environ 270 000 ordinateurs, dont 65% sont en réseau. Il existe 1000 domaines .cu, plus de 750 sites Internet et plus de 480 000 comptes de courrier électronique. Toute la presse, nationale et locale, est sur Internet. Plusieurs stations de radio émettent sur Internet en temps réel, et le réseau de télévision Cubavisión Internacional est aussi disponible via le web.

Ces chiffres, obtenus malgré nos limitations en infrastructure de communications, révèlent une croissance importante, mais restent toutefois insuffisants. Avec une densité de 6,37 téléphones pour 100 habitants et des réseaux vieux et détériorés, il est difficile de généraliser un accès totalement efficace à Internet.

Les progrès sont dus à une politique menée en accord avec notre situation économique et avec nos plans de développement. Nous avons privilégié l'utilisation d'Internet dans le domaine social, dans la santé publique, dans l'éducation, dans la science et la technique, dans la presse et la télévision nationales et locales, dans la culture, les banques, dans les branches les plus importantes de l'économie, et, plus récemment, dans les services à la population.

30 000 professionnels cubains sont connectés
Cette politique a facilité l'utilisation intensive des possibilités techniques de connexion, et un accès large et croissant qui doit continuer de s'élargir d'une manière systématique. Des centaines de milliers personnes accèdent à Internet à Cuba, et les usagers seront toujours plus nombreux. Le seul INFOMED, le réseau internet de santé publique, permet à près de 30 000 professionnels, médecins et personnels paramédicaux d'accéder personnellement à Internet. Dans l'enseignement supérieur, pratiquement tous les professeurs et la grande majorité des étudiants entrent sur Internet, les seules restrictions étant le temps disponible et les vitesses réduites de nos réseaux.

Les travailleurs des centres scientifiques et de recherche-développement disposent de conditions qui leur permettent d'accéder à Internet, de se tenir constamment à jour sur le plan scientifique et technique et d'échanger aussitôt avec leurs collègues d'autres pays. Une grande partie des journalistes utilisent Internet tous les jours à leur travail.

300 clubs d'informatique pour les jeunes
Mi linda novia (ma blonde, stie) buscando un sitio de casas particulares
Grâce aux trois cents Club d'informatique de jeunes, présents dans toutes les communes du pays, des milliers de jeunes accèdent au réseau TINORED tous les jours. Les centres de culture municipaux permettent aux écrivains, aux artistes et autres travailleurs de cette branche un accès systématique, tandis que les salles de navigation des bureaux de poste, un service qui vient à peine de débuter, la population en général y accédera peu à peu directement.

On a créé en plus des conditions pour multiplier l'utilisation de l'informatique dans le pays. En premier lieu, grâce à l'effort engagé pour l' apprendre dès la maternelle,
toutes les écoles du pays disposent d'ordinateurs qui servent aussi à l'enseignement, y compris les 2 368 équipées de panneaux solaires, dont 93 avec un seul élève.

Dans l'enseignement supérieur, on compte 1 ordinateur pour 12 étudiants, qui y ont recours massivement. L'Université des sciences informatiques (UCI), récemment créée, compte déjà 4 000 élèves et commencera dès 2006-2007 à diplômer 2 000 spécialistes par an, ce qui vient s'ajouter aux facultés d'informatique existant dans toutes les universités du pays.
Un total de 30 000 étudiants suivent des cours de programmeurs et d'autres spécialités informatiques de niveau moyen.

Nous faisons un grand effort pour renforcer l'industrie cubaine du logiciel, en mettant l'accent sur la santé, l'éducation, la banque, les télécommunications, le tourisme, la culture. L'utilisation de logiciels
cubains deviendra monnaie courante dans un avenir proche pour la télémédecine et le télé-enseignement.

On étudie et on applique des solutions pour accroître les services aux citoyens et les rendre plus efficaces, et pour développer le commerce électronique.

Répression d'Internet ? La réponse
Voilà quelques exemples seulement, pour répondre à ce que tu demandes et pour répondre aussi, soit dit en passant, à un certain nombre de dépêches de presse qui affirment que nous sommes en train de réprimer Internet.

Ces dépêches font allusion à une résolution de votre ministère qui empêche censément l'accès des Cubains à Internet. Est-ce vrai /

Rien de plus éloigné de notre réalité. Dans un monde où l'accès à Internet est seulement pour des élites, où des milliards de personnes n'ont même jamais vu un téléphone et n'ont même pas l'espoir d'avoir un jour accès à Internet, parce qu'en plus une bonne partie ne sait ni lire ni écrire, la seule voie possible pour les pays sous-développés, et de plus la plus démocratique et la plus massive, c'est celle que nous suivons. Je n'en ai pas le moindre doute. Les spéculations que reflètent ces dépêches des médias internationaux manipulent ces jours-ci une mesure de protection élémentaire des réseaux et des clients Internet.



Mesures critiquées
Internet est plein de pirates, de virus, de chevaux de Troie, d'illégalités dans l'utilisation des réseaux, de pornographie. Partout, tous les jours, on adopte des mesures pour empêcher ce désordre, pour que les réseaux puissent fonctionner correctement. Quand c'est nous qui prenons des mesures élémentaires pour contrôler la légalité, aussitôt les critiques haussent la voix, ceux qui s'inquiètent des « libertés » des Cubains. Alors que nous sommes, je l'assure même si ça leur donne l'urticaire, le peuple le plus libre du monde.

Je peux dire catégoriquement que la politique établie pour Internet n'a souffert aucune modification, que ses fondements sont que toutes les personnes qui respectent les réglementations en vigueur continueront d'y accéder, que l'accès des Cubains continuera de s'étendre dans la mesure où les possibilités de connexion le permettront, et que nous allons agir fermement contre les illégalités pour défendre le réseau. Au récent Sommet mondial de la société de l'information, nous avons présenté le rapport Cuba : les TIC pour tous, qui explique clairement notre situation actuelle et notre politique dans ce domaine.

Nous avons pu constater à ce Sommet que notre pratique pourrait être très utile pour les pays du tiers monde dont la situation économique et sociale demande des solutions particulières qui n'ont rien à voir avec celles qu'utilisent et prônent les pays riches.

Nous continuerons de travail dans ce sens, convaincu que l'usage d'Internet et des nouvelles technologies de l'information et de la communication, à condition que cela se fasse d'une manière créatrice et en tenant compte de la situation spécifique de nos pays, peut nous aider sensiblement à
développer et à défendre nos idées et nos droits, comme l'a dit Fidel Castro.

Influence majeure du blocus états-unien
A Cuba, comment le blocus des Etats-Unis influe-t-il sur l'accès aux TIC, dont le monde dit démocratique a déclaré au sommet de Genève qu'il devait être égal pour tous /

Le blocus entrave tout d'une manière extraordinaire. Le document que nous avons préparé pour le Sommet de Genève explique clairement ce que signifie le blocus, dans la mesure où les Etats-Unis sont les maîtres de la technologie la plus pointue, produisent des équipements très efficaces, très modernes, sont maîtres en plus dans une bonne mesure de l'industrie du logiciel et que leurs transnationales le sont même dans de nombreux pays.

A cause du blocus, nous devons recourir à des mécanismes complexes pour acquérir parfois des technologies, sans pouvoir parfois y parvenir.
Nous devons nous contenter de solutions qui ne sont pas celles que nous voudrions à un moment donné. Les équipements nous coûtent cher, et bien des fois nous devons les amener d'endroits distants.

Nous avons heureusement une collaboration importante avec des pays qui ont un bon développement technologique, comme la Chine, qui nous a fourni les centrales numériques de Guantánamo, de Sancti Spiritus, de l'île de la Jeunesse, qui nous a donné aussi des facilités pour accroître cette technologie de pointe dans notre pays.

Le ministre Ignacio González Planas a ramené du Sommet de la société de l'information une anecdote sur l'autre blocus, celui qui découle à l'échelle universelle de l' « écart numérique » existant entre riches et pauvres.

A la table ronde à laquelle j'ai participé au nom de Cuba, le délégué d'un pays africain a dit durant le débat sur l'accès de nos pays aux TIC : « De quoi parlons-nous / Mon pays ne dispose que de 0,16 téléphone pour 100 habitants ! »

Je me demande si c'est ça la possibilité d'accès « libre » et « démocratique » à Internet et en général à ces nouvelles technologies dont beaucoup font l'éloge.
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Commentaire de Ignacio González Planas, ministre cubain de l'Informatique et des Communications (MIC), à Juventud Rebelde - 18 janvier 2004.
LIENS SOURCE STATS : ONE.CU
Clubs informatiques http://www.jovenclub.cu/
Juventud Rebelde www.juventudrebelde.cu/
Servimed http://www.servimedcuba.com/
Min. de l'Informatique http://www.mic.gov.cu/

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MÀJ 13.08.2016